- Cinéma, de György Pálfi, 2006, 1h31, France/Hongrie/Autriche
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Pourquoi ça crame les oiseaux?
Je commence fort pour ma première critique :
un film très bizarre, trois fables absurdes, pathétiques et grandioses à la
fois. Du sexe glauque, beaucoup de bouffe, de la chair humaine découpée en gros
plan, un film à la fois mignon et répugnant.
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L´histoire
Le film se compose de trois parties, chacune
exposant la vie d'un homme, une génération après l'autre : le grand-père, le
père, le fils. Le premier, soldat un peu “idiot du village”, évolue dans un
endroit difficile à identifier, sorte de ferme sale et enneigée au milieu de
nul part. “Bon à tout faire” pour la famille qui habite les lieux, il est
obsédé par le sexe et les images nous montrent sans ménagement sa manière de
fantasmer sur tout ce qui bouge (ou pas), et de trouver des moyens tordus mais
créatifs de satisfaire ses envies.
D'une de ses “aventures” naît le père, être
énorme et ridicule qui gagne sa vie en participant à des concours de bouffe.
Amour et vomissures se mélangent, sous la pression de la compétition de haut
niveau dans un communisme exigeant et fier de ses champions.
Enfin le fils, dont l'activité donne son nom à
l’œuvre entière, empaille des animaux, donc. Il supporte aussi son père dont il
a la charge, et qui n'est plus qu'un tas de chair énorme et râleur, cohabitant
avec d'horribles chats auxquels il a transmis son amour pour la grande
boustifaille. Empailler des animaux a ses limites, et voulant expérimenter
jusqu'au bout autour de son rapport compliqué au corps, notre héro connaîtra le
succès suite à ses étonnantes manipulations du corps humain.
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Ce n'est que mon avis
Le film, c'est sûr, ne peut pas plaire à tout
le monde, malgré qu'il ait reçu finalement d'assez bonnes critiques dans la
presse. Si j'ai parfois raconté l'histoire et quelques détails dégueulasses que
je vous laisse découvrir à des proches, ils ont surtout manifesté leur envie de
ne pas le voir, voire leur interrogation face à son existence même (cela dit,
chers lecteurs, c'est souvent le cas avec ce qui crame trop les oiseaux, c'est
pourquoi je compte sur vous pour me faire des retours et pourquoi pas
manifester votre enthousiasme!).
C'est moche, insistant sur les détails les
plus sordides, sans réellement avoir de fil conducteur ou de “morale”. Mais
pour cela même, on peut y voir une œuvre d'art très contemporaine vraiment
aboutie.
D'abord, la réalisation bien que classique est
réussie, les images sont belles dans leur style et léchées (sans mauvais jeu de
mot...), avec des plans souvent étonnants, et des décors et costumes
travaillés. Le rythme n'étant pas très soutenu, l’intérêt se trouve aussi dans
le coté contemplatif. Ensuite, les personnages ont malgré leurs aspects
repoussants un coté attachant et très humain. Leur sensibilité (voir l'histoire
d'amour du père), le coté inexorable de leurs situations, fait qu'on peut aussi
s'y attacher, presque les comprendre, malgré le burlesque de l'ensemble. On
assiste ainsi à une moquerie intelligente de l'être humain, étrangement trash et
tendre, qui a la subtilité de laisser le spectateur faire ses propres
interprétations sans le tenir par la main par une histoire trop évidente ou des
conclusions toutes faites.
Un film déroutant que je conseille à tous les
spectateurs qui aiment découvrir un cinéma vraiment atypique et ont le cœur
bien accroché!
Et vous, avez-vous vu le film? Avez-vous été
satisfaits par la fin? Ou est-ce que vous en avez envie? Si vous connaissez
d'autres perles dans ce genre en tout cas je suis preneuse!