- Disque, Folk, de Mirel Wagner, 2014, Finlande
- Pourquoi ça crame les oiseaux?
Décidément, j’ai encore envie d’écrire « comme
son nom l’indique » : When the Cellar Children See the Light of Day, c’est donc quand les
enfants de la cave voient la lumière du jour. Cela dit, dans ce disque, on sent bien
qu’ils ne vont pas la voir de sitôt, voire que tout le monde sera mort avant de
l’avoir vue.
Une poésie noire, sur les thèmes de la mort, de la peine, de la
trahison, de la nuit, de l’enfance, toute en finesse et belle tranquillité.
- Ce dont il s’agit
Deuxième album de la chanteuse de folk
finlandaise d’origine éthiopienne : on y trouve des notes de guitare et
des arrangements minimalistes qui donnent des mélodies mélancoliques, servant
des textes non moins torturés. La voix est douce, presque susurrée, et semble
tranquille même dans la résignation : « you can’t eat the dirt, even
if you wanna » : tu ne peux te nourrir de la saleté, même si tu le
voudrais. Musicalement, on pense à Léonard Cohen, ou à Nick cave.
- Ce n'est que mon avis
le premier album éponyme de Mirel Wagner m’avait
déjà fait une très forte impression, notamment avec la chanson « no death »,
formidable de simplicité morbide.
Alors, qu’en est-il de ce deuxième album ?
Il est vrai que l’accroche est moins immédiate
que pour le disque précédent, et que les chansons sont pour certaines plus
difficile d’accès, le tempo étant encore plus lent. Mais après quelques
écoutes, et en prenant le temps d’apprécier l’ambiance sombre et de comprendre
les paroles pour les moyennement anglophones, on savoure finalement aussi bien ce
petit bijou musical
Le style reste le même : la voix donne
une impression d’intimité comme si la chanteuse nous récitait lentement ses petites
histoires étranges à l’oreille. On retrouve le plaisir d’une beauté dénudée,
spectrale, sans la caricature qu’on pourrait craindre avec ce type d’attitude
et de thèmes. On sent une certaine modestie qui sert bien le coté profond mais
sans chichis, tout en allant sans broncher assez loin dans le désespoir et le
cruel pour faire sourire l’auditeur averti !