lundi 5 décembre 2016

Mauvais Genre

  • Bande dessinée, de Chloé Cruchaudet, 2013, Française



  • Pourquoi ça crame les oiseaux?

Guerre, prostitution et violence conjugale, dans un univers en noir et blanc avec une touche de rouge…

  • L´histoire

Paul est un jeune amoureux qui part faire la guerre dans les tranchées sans se rendre compte de ce qui l’attend. Volontairement blessé pour fuir la bataille, il se retrouve caché par sa femme dans un appartement. Un jour, elle a une idée pour lui permettre de sortir et de travailler : le déguiser en femme. Mais au fil du temps, Paul aura envie de profiter de plus en plus de sa liberté, quitte à jouer de sa nouvelle identité.

  • Ce n'est que mon avis

J’étais très enthousiaste à l’idée de lire Mauvais Genre, vu le style vraiment esthétique et sombre des dessins et le thème jouant avec les questions de genre (J’aime beaucoup les histoires de travestissement voire de transsexualité, par exemple Hedwig and the angry inch et Laurence Anyways font partie de mes films préférés). J’ai donc commencé la BD avec une attente d’histoire d’amour libertine trav/bi friendly, qui choquerait la ménagère de l’époque mais ferait sourire gentiment les lecteurs modernes que nous sommes.

Que nenni mon enfant ! Même si il y a effectivement une histoire d’amour, ainsi que, oui, du libertinage, d’abord l’un et l’autre ne font pas spécialement bon ménage, mais surtout plus que son travestissement c’est le traumatisme de la guerre qui aura une véritable influence sur le comportement de Paul. La violence et la peur liés au souvenir de la guerre, et le côté « carpe diem » de celui qui a vu la mort de près, rendent le personnage peu sympathique puisqu’on sent bien qu’il n’a, et c’est bien compréhensible, plus de respect pour grand-chose. Et cela va en empirant au fur et à mesure du livre.



Qu’en penser, donc ? Je ne vais pas me plaindre du manque de bons sentiments sur un blog qui doit cramer les oiseaux, soit. Mais il faut plus de temps pour apprécier un récit quand on ne ressent pas spécialement de sympathie pour les personnages. Puis on prend du recul : l’histoire est intéressante, originale, et réaliste (puisque d’ailleurs tirée de faits réels…). Les caractères des personnages sont francs et paraissent bien retranscrire l’époque, et finalement de thème du traumatisme de la guerre est bien traité dans les mises en scènes et les dessins. C’est donc un album intéressant et plus cru qu’il n’y parait, avec une histoire forte et des rebondissements inattendus. Une lecture qui vaut le coup.    


mercredi 16 novembre 2016

Black Mirror

  • Série, de Charlie Brooker, Britannique, créée en 2011


  • Pourquoi ça crame les oiseaux?

Série TV qui à chaque épisode invente de nouvelles histoires nées du rapport, dans un futur plus ou moins lointain, entre l’homme et la technologie : télévision, technologie portable, réseaux sociaux et internet.
Histoires qui finissent rarement bien… C’est un euphémisme ! Vision critique de la société actuelle et de son rapport avec les médias, satyre, situations absurdes et parfois choquantes ou perturbantes.

  • Ce dont il s’agit

Chaque épisode de Black Mirror est construit de manière totalement indépendante : scénario unique, nouveaux personnages, nouveaux acteurs. Même les époques ne sont jamais les mêmes : de très proches de nous à très lointaines dans le futur, dans une société qui ressemble à la nôtre ou qui s’est totalement transformée. Cependant elles ont toutes en commun de raconter les mésaventures d’un personnage en particulier, qui verra le cours de sa vie transformé par le biais des NTIC. Difficile de donner des exemples sans spoiler. Mais on retrouve notamment des puces qui, placées derrière l’oreille, servent de mémoire virtuelles et enregistrent tout ce qui est vu ou entendu, au cas où on voudrait se le repasser plus tard. Des victimes de hackeurs ou de youtubeurs malveillants. De la téléréalité à très grande échelle. Ou encore des jeux vidéo dans une réalité virtuelle terriblement réaliste… (vidéo en VF mais je n’ai pas trouvé la VOSTFR). (Sérieux rien qu’en regardant cette bande annonce pour la mettre sur le blog j’ai envie de tout revoir…)


  • Ce n'est que mon avis

J’ai découvert la série en regardant par hasard ce qu’il y avait sur Netflix. Choc et étonnement ! Aucune série ne ressemble à Black Mirror, pour plusieurs raisons. Bien sûr par sa forme originale, sans histoire suivie. Mais surtout par son ton : les scènes et thèmes abordés sont très osés, on sent que le réalisateur ne s’est pas imposé les limites de la série « grand public ». Les sujets sont pertinents : ils semblent toujours être le résultat d’analyses de notre société et de ses travers, et au-delà de la technologie c’est la faiblesse de l’homme qui est pointée du doigt.


La réalisation est maîtrisée et rythmée, on ne s’ennuie pas une seconde, et après chaque épisode on a envie de voir le suivant (si on a la force bien sûr !), parce qu’on sait qu’on aura toujours beaucoup d’esprit, des surprises, et cette satisfaction de sentir le pied de nez fait au spectateur qui ne sait pas à quoi s’attendre. Ce sont de vrais petits films, et je dirais de petits films d’auteur, dans lesquels l’histoire personnelle des personnages et leurs sentiments sont aussi importants et traités avec autant de soin (bravo aux acteurs !) que la critique de la société actuelle. On s’identifie très bien, les situations sont tout à fait réalistes et l’effet n’en est que plus puissant. Best série ever ? Peut-être…


lundi 7 novembre 2016

Otto Dix – Le Retable d’Issenheim

  • Exposition, Peinture et dessin, d’Otto Dix et autres artistes, du 8 octobre 2016 au 30 janvier 2017 à Colmar


  • Pourquoi ça crame les oiseaux?

Ce peintre allemand ((2 décembre 1891 – 25 juillet 1969) est surtout connu pour ses dessins et peintures torturés sur son vécu de la 1ère guerre mondiale. Il est également réputé pour ses portraits sarcastiques et peu flatteurs dans le cadre du mouvement de la nouvelle objectivité. (Son tableau le plus connu en France étant son Portrait de la journaliste Sylvia von Harden, ci-dessous, peint en 1921 et racheté par le centre Pompidou en 1961).





Il dit sur la guerre : "C'est que la guerre est quelque chose de bestial : la faim, les poux, la boue, tous ces bruits déments. C'est que c'est tout autre chose. Tenez, avant mes premiers tableaux, j'ai eu l'impression que tout un aspect de la réalité n'avait pas encore été peint : l'aspect hideux. La guerre, c'était une chose horrible, et pourtant sublime. Il me fallait y être à tous prix. Il faut avoir vu l'homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu."

  • Ce dont il s’agit

Le musée Unterlinden de Colmar consacre une grande exposition à cet artiste allemand, en prenant pour fil conducteur ses thèmes, techniques et inspirations en lien avec un grand triptyque peint de 1512 à 1516 par le peintre Matthias Grünewald : Le retable d’Issenheim.

Pourquoi cette exposition ?
-          Otto Dix est assez peu représenté dans des expositions en France
-          Il a été prisonnier à Colmar, et a peint pendant cette période des œuvres différentes du reste de sa carrière, utilisant plus volontiers des thèmes et techniques classiques (comme les paysages et la religion)
-          Le retable d’Issenheim est aujourd’hui exposé en permanence au musée, et il vrai qu’à la vue des œuvres du peintre allemand exposées, et après la visite guidée de l’exposition, on ressent particulièrement le lien entre cette œuvre et celle d’Otto Dix : formes et techniques utilisées dans certaines œuvres, puissance et violence des représentations, thèmes religieux.

Sont exposées des œuvres de différentes époques : dessins de guerre, portraits (dont celui de Beaubourg), œuvres burlesques et ridicules classées comme « art dégénéré » par les nazis, paysages déchirés. On trouve aussi dans la deuxième moitié des peintures à thème religieux, mélangeant classicisme et un symbolisme fataliste, moderne, étonnant : comme ce portrait de la madone sous les traits de son amante mariée ainsi que la représentation de Job en soldat (si vous ne connaissez pas l’histoire de Job, je vous conseille c’est assez parlant sur la religion), ou sa propre identification à Saint Christophe (qui plie sous le poids de Jésus, donc du monde…).

  • Ce n'est que mon avis

Venus en week-end en amoureux à Strasbourg, c’est par hasard que nous sommes tombés sur l’annonce de l’exposition sur Otto Dix, que mon cher et tendre et moi-même appréciions déjà pour ses dessins macabres sur la guerre et ses peintures de personnages caricaturaux et ridicules. J’en avais notamment vu lors d’une exposition sur le mouvement Dada, auquel il a participé.


(Danse des morts)

Il y a des œuvres de ce type au musée de Colmar, mais j’ai été aussi surprise par les aspects que je ne connaissais pas. Il a utilisé beaucoup de techniques différentes, de dessin, de peinture (cubisme, expressionisme… jusqu’à des styles copiés de maîtres anciens). Voir ces œuvres en vrai est impressionnant et donne une sensation forte de la violence et du désespoir qu’elles sont faites pour transmettre.

J’ai aussi été assez étonnée par le virement religieux de son œuvre : comment une vision de l’humanité aussi désespérée et noire peut-elle être le fruit d’un esprit croyant ? Les différents articles que j’ai parcourus lient plutôt philosophiquement le peintre à Nietzsche. Sa manière de moquer le monde et les hommes (l’œuvre divine !) ne parait pas très digne d’un bon chrétien. Alors, d’où vient cet attrait pour les sujets christiques et de saints vers la fin de sa carrière? Est-ce lié à l’époque, qui contrairement à aujourd’hui laissait peu de place à la laïcité ?  Est-ce la vieillesse et la peur de la mort qui ont poussé le peintre à croire en un au-delà ? Est-ce qu’il a voulu se refaire une respectabilité dans le monde de la peinture de l’époque en reprenant des thèmes classiques (en y injectant discrètement ses ressentis)? Est-ce que la grandeur du sacrifice et de la souffrance en tant qu´épreuve divine infligée aux hommes pour tester leur foi est seule capable de rassurer l’esprit face à la cruauté du souvenir de la guerre ?


(Saint Christophe)

Malheureusement peu de sources dans les quelques-unes que j’ai pu trouver sur internet ne répond à cette question (ni ne la pose !). Mais elle a tout de même été pour moi un des intérêts de cette visite, en plus des visions artistiques et historiques.

Par contre, et comme on trouve tout sur internet, je vais conclure cet articles avec une vidéo qui n’a pas grand-chose à voir mais qui m’a bien amusée, alors je vous la montre : un groupe de gothique russe a décidé de s’appeler Otto Dix ! Je ne sais pas si l’artiste apprécierait, mais c’est une curiosité !



   

lundi 24 octobre 2016

When the Cellar Children See the Light of Day

  • Disque, Folk, de Mirel Wagner, 2014, Finlande

Résultat de recherche d'images pour "When the Cellar Children See the Light of Day"

  • Pourquoi ça crame les oiseaux?

Décidément, j’ai encore envie d’écrire « comme son nom l’indique » : When the Cellar Children See the Light of Day, c’est donc quand les enfants de la cave voient la lumière du jour. Cela dit, dans ce disque, on sent bien qu’ils ne vont pas la voir de sitôt, voire que tout le monde sera mort avant de l’avoir vue.
Une poésie noire, sur les thèmes de la mort, de la peine, de la trahison, de la nuit, de l’enfance, toute en finesse et belle tranquillité.   

  • Ce dont il s’agit

Deuxième album de la chanteuse de folk finlandaise d’origine éthiopienne : on y trouve des notes de guitare et des arrangements minimalistes qui donnent des mélodies mélancoliques, servant des textes non moins torturés. La voix est douce, presque susurrée, et semble tranquille même dans la résignation : « you can’t eat the dirt, even if you wanna » : tu ne peux te nourrir de la saleté, même si tu le voudrais. Musicalement, on pense à Léonard Cohen, ou à Nick cave.


  

  • Ce n'est que mon avis

le premier album éponyme de Mirel Wagner m’avait déjà fait une très forte impression, notamment avec la chanson « no death », formidable de simplicité morbide.




Alors, qu’en est-il de ce deuxième album ?
Il est vrai que l’accroche est moins immédiate que pour le disque précédent, et que les chansons sont pour certaines plus difficile d’accès, le tempo étant encore plus lent. Mais après quelques écoutes, et en prenant le temps d’apprécier l’ambiance sombre et de comprendre les paroles pour les moyennement anglophones, on savoure finalement aussi bien ce petit bijou musical


Le style reste le même : la voix donne une impression d’intimité comme si la chanteuse nous récitait lentement ses petites histoires étranges à l’oreille. On retrouve le plaisir d’une beauté dénudée, spectrale, sans la caricature qu’on pourrait craindre avec ce type d’attitude et de thèmes. On sent une certaine modestie qui sert bien le coté profond mais sans chichis, tout en allant sans broncher assez loin dans le désespoir et le cruel pour faire sourire l’auditeur averti !



dimanche 16 octobre 2016

Catharsis

  • Bande déssinée, de Luz, 2015, Français



  • Pourquoi ça crame les oiseaux?

Comme son nom l’indique, la catharsis du dessinateur Luz après les attentats de Charlie Hebdo.

  • L´histoire

Pas vraiment d’histoire ici, ni même d’histoires, mais plutôt des états d’âme, scènes de vie, ressentis et règlements de compte dessinés. 

  • Ce n'est que mon avis

J’étais assez curieuse, et peut-être un peu sceptique, en découvrant la couverture de cette bande dessinée de Luz. N’étant déjà pas fan de tout le ramdam médiatique politiquement correct post-attentats, et connaissant surtout Luz pour ses dessins politiques (surtout dans Charlie d’ailleurs) plutôt potaches, j’avais du mal à imaginer comment il traiterait un sujet tellement différent: lourd, dramatique, intime, et aussi politiquement d’autant plus délicat que l’auteur est personnellement touché par les événements.

Du coup, Luz a trouvé un style surprenant et très bon dans cet ouvrage, plein notamment de légèreté et d’honnêteté. On y trouve le récit d’un rêve noir, des scènes d’amour avec sa compagne, des discussions avec des personnages réels ou imaginés (comme les auteurs des attentats enfants, ou un passant lui témoignant son soutient). Ce qui fait de l’effet est notamment l’utilisation du dessin pour transmettre des émotions : ce qui est transmis dans ces planches n’aurait pu l’être par aucun autre medium. La transformation dessinée des corps et des visages sous l’effet de la colère, de l’angoisse, de la tristesse ou de l’amour semble si évidente, presque sortie d’une sorte d’écriture automatique, que le lecteur a l’impression de ressentir ces aléas intérieurs que l’auteur tente de traduire.



Par des éléments simples, il réussit à nous toucher tout en évitant la dramatisation à outrance, sans larmes ni violons, mais avec des images, de la sincérité, de l’humour, de l’autodérision, et quelques notes d’espoir.

Le livre est entre autres, et c’est ce qui crée aussi la surprise dans ce contexte, une belle histoire d’amour : dans le processus de guérison post traumatique, la présence et l’amour, quotidien et charnel, de la compagne de l’auteur, parait être l’élément clé qui permet de communiquer, de vivre, d’avancer. Et cela est transmis toujours sans en faire des tonnes, avec la légèreté d’un coup de crayon.

Dans l’introduction écrite par Luz, il est question de cette bande dessinée comme d’une réconciliation avec le dessin: on le croit volontiers, tant dans les dessins qui la composent il semble passer par différentes étapes aussi différentes que nécessaires. J’ai trouvé cette BD intéressante et belle, parfois drôle, parfois provocante comme on sait que Luz aime l’être, parfois triste, et parfois tellement simple et personnelle qu’elle semblerait sortie de sous son oreiller.     

samedi 24 septembre 2016

Mon coeur à l´étroit

  • Roman, de  Marie NDiaye, 2008, Français




  • Pourquoi ça crame les oiseaux?

Histoire surréaliste d’un couple bien sous tous rapports qui devient un jour la risée de l’univers entier, sans savoir pourquoi. La femme et le mari devront alors subir toutes sortes de violences physiques ou psychologiques, mais peut-être l’ont-ils bien mérité ?

  • L´histoire


Nadia et son mari Ange sont instituteurs depuis plusieurs années dans une école de Bordeaux. Ils adorent particulièrement leur métier et se targuent d’avoir un grand sens du devoir et du sacrifice au nom de cette destinée qui est la leur. Cependant, un jour, leur entourage se met à les éviter, puis à les mépriser, des passants dans la rue aux élèves qu’ils aimaient tant. La ville entière parait liguée contre eux, et personne ne les respecte assez pour même leur expliquer pourquoi on ne veut plus avoir affaire aux « gens comme eux ».

Quand Ange est agressé et grièvement blessé, leur voisin est la seule personne prête à leur venir en aide. Mais qui est donc ce Noget, se demande Nadia, qui malgré qu’ils l’aient toujours considéré comme un petit retraité méprisable parait près à tout pour être leur ami et gérer leur maison ? Quelle aide peut-elle demander, elle qui a toujours privilégié son travail à ses proches, fils ou ex-mari ?
Alors que la ville devient un labyrinthe brumeux peuplé d’êtres hostiles, que le corps de Nadia se transforme étrangement, devenant de plus en plus gros, son passé et sa vision du monde lui sont jetés au visage, sans qu’elle ne comprenne réellement ce qui lui est reproché. L’école l’ayant congédiée sans raison et la plaie d’Ange dégoulinant de plus en plus de pus, Nadia doit fuir. Mais y’a-t-il un chemin de rédemption pour les gens comme elle ? Quelles forces diaboliques la pourchassent ?



  • Ce n'est que mon avis


La force de ce roman vient du mélange entre deux thèmes qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre mais ici cohabitent d’une manière incroyablement et délicieusement naturelle : d’une part des évènements dramatiques et étranges tirant vers le fantastique, une ambiance de rêve ou plutôt de cauchemar, très visuelle, qui berce le lecteur et le met mal à l’aise. Et d’autre part une description et jusqu’à une analyse poussée de la psychologie de Nadia, le personnage principal, faite par elle-même puisque c’est un roman à la première personne. Comme le lecteur soupçonne que le comportement de Nadia est la cause de ses malheurs (et tente en permanence de comprendre par quel phénomène), la découverte petit à petit des rouages de sa manière de penser et d’agir se fond avec les bizarreries oppressantes qui sont devenues son quotidien.

La description psychologique du personnage est fine et riche, amenant souvent le lecteur à se remettre en question en se cherchant des points communs avec cet être que la bassesse et l’égoïsme, ou serait-ce autre chose, ont amené à la déchéance sociale et à la plus grande honte. On oscille donc entre pitié et dégout pour le personnage, tout en se laissant fiévreusement emporter par ce récit lynchéen, plein de questions sans réponses et d’apparitions inquiétantes.

Ce roman est un des livres qui m’a donné envie de commencer ce blog. Il m’a été preté il y a plusieurs années par mon petit frère qui m’a dit avec un sourire en coin « je pense que ça va te plaire ». Il a eut raison, car il y a beaucoup d’éléments qui font qu’il me plait beaucoup : une ambiance onirique, magique, une violence parfois crue, la présence d’un quotidien réaliste parfois sale ou fade, un travail abouti dans la construction complexe de la logique du personnage principal. On est souvent surpris par le talent de l’auteure pour jouer avec ces éléments. Je vous conseille vivement la lecture de « un cœur à l’étroit », même si elle n’est pas toujours facile, ça a été un vrai coup de cœur pour moi et je ne cesse de le conseiller à qui veut m’entendre !


dimanche 11 septembre 2016

The Strangers

  • Film, de  Na Hong-jin, 2016, Coréen




      • Pourquoi ça crame les oiseaux?

      Film thriller/horreur qui mélange habilement personnages loufoques et horreurs mystérieuses.

      • L´histoire

      Dans un village de Corée du sud, ou la pluie est torrentielle et les policiers paresseux, survient une série de meurtres horribles et étranges. Les victimes sont frappées d’une maladie de peau inconnue, certaines sont plongées dans un état d´hébétude et de délire. Sur la montagne près du village vit un étrange ermite, un vieux japonais avec des mœurs bizarres qui inquiète la population. Le mystère s´épaissit, quand la fille du policier chargé de l’enquête se met elle aussi à avoir des crises incompréhensibles. Il décide de faire appel à un chaman pour dissiper les forces obscures qui entrent en jeu. 

      • Ce n'est que mon avis

      The strangers, avec ses meurtres inexpliqués et ses apparitions fantomatiques, reprend beaucoup de codes du cinéma d’horreur. Cependant, il est particulièrement marquant et vraiment original.

      D’abord par sa structure : il est long (2h30), et l’histoire n’est pas linéaire. On a donc le temps de se laisser imprégner par elle, par l’ambiance, et de ressentir le mélange de réalisme et d’étrangeté grâces à l’alternance de banales scènes de la vie quotidienne avec les moments clés du film et les scènes où la tension monte. Elle monte d’ailleurs progressivement : elle prend des chemins étonnants, notamment avec cette incroyable scène d’exorcisme où le chaman combat le mal dans une longue et délirante transe, pour arriver là où on ne l’attend pas. Alors que le film commence plutôt comme un polar, le surnaturel semble s’immiscer peu à peu.

      L’originalité vient aussi du contexte et des personnages : le policier chargé de l’enquête, qui sera frappé à son tour par le malheur, est plutôt débonnaire et lâche. Ses blagues, ses attitudes, mêlées à ces exagérations qu’on trouve dans les expressions faciales et manières de parler coréennes, en font un élément comique qui va se mélanger complétement au drame. De plus, les habitudes, les croyances et la culture du village coréen sont très présents dans le film, ce qui donne un mélange tradition et de modernité inattendue, loin des standards du cinéma d’horreur américain.



      La transmission de l’ambiance passe aussi par les images et les paysages : la nature autour de la montagne est très belle, et les pluies diluviennes ou les décors de forêts donnent à l’ensemble un coté naturel et sauvage.

      C’est donc un excellent film, le meilleurs qu’on ait vu depuis quelques temps au cinéma, noir, drôle, beau, parfois hypnotique ou grotesque, et d’une grande sensibilité. C’est vraiment enthousiasmant de voir un film si riche, dont tous les éléments sont intéressants et travaillés mais en gardant une belle liberté de ton. Depuis mon copain et moi avons décidé de nous plonger plus avant dans le cinéma coréen, vous en entendrez sûrement parler !    


      lundi 15 août 2016

      Taxidermie

      • Cinéma, de György Pálfi, 2006, 1h31, France/Hongrie/Autriche

      ·         Pourquoi ça crame les oiseaux?

      Je commence fort pour ma première critique : un film très bizarre, trois fables absurdes, pathétiques et grandioses à la fois. Du sexe glauque, beaucoup de bouffe, de la chair humaine découpée en gros plan, un film à la fois mignon et répugnant.

      ·         L´histoire

      Le film se compose de trois parties, chacune exposant la vie d'un homme, une génération après l'autre : le grand-père, le père, le fils. Le premier, soldat un peu “idiot du village”, évolue dans un endroit difficile à identifier, sorte de ferme sale et enneigée au milieu de nul part. “Bon à tout faire” pour la famille qui habite les lieux, il est obsédé par le sexe et les images nous montrent sans ménagement sa manière de fantasmer sur tout ce qui bouge (ou pas), et de trouver des moyens tordus mais créatifs de satisfaire ses envies.

      D'une de ses “aventures” naît le père, être énorme et ridicule qui gagne sa vie en participant à des concours de bouffe. Amour et vomissures se mélangent, sous la pression de la compétition de haut niveau dans un communisme exigeant et fier de ses champions.

      Enfin le fils, dont l'activité donne son nom à l’œuvre entière, empaille des animaux, donc. Il supporte aussi son père dont il a la charge, et qui n'est plus qu'un tas de chair énorme et râleur, cohabitant avec d'horribles chats auxquels il a transmis son amour pour la grande boustifaille. Empailler des animaux a ses limites, et voulant expérimenter jusqu'au bout autour de son rapport compliqué au corps, notre héro connaîtra le succès suite à ses étonnantes manipulations du corps humain.

      ·         Ce n'est que mon avis

      Le film, c'est sûr, ne peut pas plaire à tout le monde, malgré qu'il ait reçu finalement d'assez bonnes critiques dans la presse. Si j'ai parfois raconté l'histoire et quelques détails dégueulasses que je vous laisse découvrir à des proches, ils ont surtout manifesté leur envie de ne pas le voir, voire leur interrogation face à son existence même (cela dit, chers lecteurs, c'est souvent le cas avec ce qui crame trop les oiseaux, c'est pourquoi je compte sur vous pour me faire des retours et pourquoi pas manifester votre enthousiasme!). 

      C'est moche, insistant sur les détails les plus sordides, sans réellement avoir de fil conducteur ou de “morale”. Mais pour cela même, on peut y voir une œuvre d'art très contemporaine vraiment aboutie.




      D'abord, la réalisation bien que classique est réussie, les images sont belles dans leur style et léchées (sans mauvais jeu de mot...), avec des plans souvent étonnants, et des décors et costumes travaillés. Le rythme n'étant pas très soutenu, l’intérêt se trouve aussi dans le coté contemplatif. Ensuite, les personnages ont malgré leurs aspects repoussants un coté attachant et très humain. Leur sensibilité (voir l'histoire d'amour du père), le coté inexorable de leurs situations, fait qu'on peut aussi s'y attacher, presque les comprendre, malgré le burlesque de l'ensemble. On assiste ainsi à une moquerie intelligente de l'être humain, étrangement trash et tendre, qui a la subtilité de laisser le spectateur faire ses propres interprétations sans le tenir par la main par une histoire trop évidente ou des conclusions toutes faites.

      Un film déroutant que je conseille à tous les spectateurs qui aiment découvrir un cinéma vraiment atypique et ont le cœur bien accroché!
      Et vous, avez-vous vu le film? Avez-vous été satisfaits par la fin? Ou est-ce que vous en avez envie? Si vous connaissez d'autres perles dans ce genre en tout cas je suis preneuse! 

      dimanche 14 août 2016

      Histoire de la violence

      • Roman, de Édouard Louis, 2016, Français


      •          Pourquoi ça crame les oiseaux?


      Histoire supposément vécue d'une tentative de meurtre et viol, du point de vue de la victime. Ce que cette agression révèle ou bouleverse dans sa vision de lui-même et de son identité.

      •          L´histoire


      Une nuit de réveillon de Noël, un jeune homme : Édouard (l'auteur), rentre chez lui à pieds. Il est abordé par Reda, jeune Kabyle très beau qui lui fait du charme. Édouard est pris au jeu et le fait monter chez lui, où ils font l'amour et discutent longuement de sujets intimes : Reda raconte notamment le parcours de son père venu d'Algérie, et ayant fait un séjour difficile dans un foyer de jeunes travailleurs. Ils passent du bon temps jusqu'au moment où tout bascule : Édouard surprend Reda avec sa tablette neuve en poche et son téléphone a disparu. Il lui demande de le lui rendre et Reda, pris au dépourvu, s'énerve, l'insulte, et dans une escalade de violence le menace avec un revolver, l'étrangle violemment, et oscillant entre tendresse et accès de colère furieuse, le viole. Puis Édouard réussit à fuir sur le palier et menace de crier, ce qui parvient à faire fuir Reda.

      Le livre raconte en détails la nuit en question, mais aussi les heures et jours qui ont suivi. D'après Édouard Louis : “il n’y a pas une seule ligne de fiction” : tout s'est réellement passé, la violence de Reda, les prénoms de ses amis avec qui il réveillonne sont réels, ainsi que les échanges avec les policiers.

      Le narrateur est parfois l'auteur à la première personne et parfois sa sœur, personnage littéraire (je n'ai pas encore compris en cherchant sur internet si elle, par contre, était réelle ou non, il semblerait que non) parlant un français populaire et peu correct, et donnant son avis sur les événements alors qu'elle les raconte à son mari. Par ce procédé, Édouard se questionne aussi sur ses origines et sa personnalité : sa fierté d'être devenu un intellectuel parisien alors qu'il vient d'un village où beaucoup de gens sont racistes, homophobes ou peu éduqués. Il raconte les vols qu'ils a commis dans sa jeunesse (et lui permettent de “comprendre” ceux de Reda), sa volonté de s'éloigner de ce racisme malgré sa peur nouvelle des hommes maghrébins, et comment cette volonté l'amène à presque “pardonner” son agresseur.

      •          Ce n'est que mon avis


      On peut dire que j'ai commencé Histoire de la violence sur un malentendu : je l'avais plus ou moins confondu avec “L'origine de la violence”, roman dans lequel, apparemment, l'auteur questionne ce qui amène les hommes à la violence. J'ai donc attendu cette question en vain une bonne partie du livre...

      J'avais de plus un à priori plutôt négatif, ayant lu une critique de blog littéraire dans laquelle on disait que le parler “populaire” et incorrect de la sœur, opposé à la langue littéraire et plus riche du narrateur, donnait un coté condescendant.

      Et en fait, c'est un peu vrai : ma première impression, qui est restée une bonne partie de la lecture, est celle d'un style d'écriture d'intellectuel qui se regarde écrire, qui ne parle que de lui même, donne des avis et se justifie de les donner. Le genre de livre dans lequel on sent trop l'auteur derrière le récit, son envie d'expliquer, de bien faire. Dans ce cas, le livre en a non seulement le style mais aussi le propos : il est en très grande partie question du « statut » de l'auteur, de sa honte de venir d'une classe populaire peu éduquée, et de la honte d'avoir cette honte. On oscille donc souvent entre mépris politiquement correct et auto-justification.

      Finalement, c'est peut être là que se trouve un intérêt du livre : le mea culpa d'un jeune écrivain (23 ans) qui assume avec honnêteté et un peu de naïveté son rejet de ses origines. C'est comme cette focalisation sur l'origine kabyle de l'agresseur : Est-ce que, en essayant de le comprendre, l'auteur transmet une idée de racisme ou comme il le voudrait plutôt, l'inverse du racisme? Il est intéressant de voir que selon les critiques les interprétations ont pu être diamétralement opposées.

      Il est amusant d'observer la petite polémique suscitée par le roman dans les milieux littéraires, entre ceux qui aiment et ceux qui détestent, et surtout le rebondissement quelques jours après la sortie du livre : le Reda en question, arrêté pour une autre raison et reconnu des services de police, s'est manifesté en portant plainte pour « atteinte à la présomption d’innocence » et « atteinte à la vie privée » , expliquant que rien n'était vrai dans le roman. (finalement il n'a pas eu gain de cause au procès, son procès pour l'agression reste à venir).

      Le fait que l'histoire puisse ne pas être vrai rend toute l'affaire plus intéressante. Cela permet de nouvelles questions sur les intentions d'un auteur et le rôle de l'écriture, cet auteur là étant passionné de sociologie et s’intéressant aux effets des structures sociales sur la violence. Est-ce que je conseillerais ce livre? Pas vraiment. On peut être intéressé par sa lecture, si on décide de le voir comme une confession intime d'un jeune homme qui, par son honnêteté et son courage à raconter un épisode très dur de sa vie, et sa capacité à s'autoquestionner, se rend presque sympathique, et fait presque oublier le coté pédant et moralisateur de l'ensemble.

      J'ai surtout été vraiment intéressée par la lectures des différentes critiques à posteriori, avec  rebondissements juridiques et coups de gueule, ce qui m'a donné envie de retenter dans un futur proche une expérience de vivre la littérature dans son actualité, au lieu de ne lire que des romans trouvés au hasard dans les vide-greniers ou à la bibliothèque. Je découvre aussi les bienfaits de l'écriture de critique qui pousse à creuser l'univers des œuvres, ce qui m’enthousiasme, alors que je n'écris que ma seconde critique, pour l'avenir de ce petit blog, en tout cas au niveau de ce qu'il pourra m'apporter!



      samedi 13 août 2016

      Ce que oiseaux cramés n’est pas

      Suite de l'intro



      Afin d'éviter tout malentendu, et d'éviter des déceptions de la part de fans des styles cités ci-dessous, je préfère préciser en quoi ce blog n'est PAS spécialisé. En effet la culture sombre peut être associée à différents genres spécifiques :  On pourra trouver sur le blog des éléments leurs appartenant, sous certaines conditions que je déciderai arbitrairement, mais ce n’est pas le critère principal de sélection.

      • Un blog sur les polars

      Lorsqu'on tape « blog culture sombre » sur un moteur de recherche, ce sont les premiers qui apparaissent. Il y a sûrement dans les polars beaucoup de noirceur, mais je dois avouer que ce style n'est pas ma prédilection. De plus, pour vraiment cramer les oiseaux, un ou plusieurs meurtres ne sont pas suffisants : le meurtre est de nos jours un élément presque banal, et je ne crois pas que les spectateurs soient encore spécialement secoués face à une histoire de tueur. Néanmoins, il est sûr que certains polars pourront avoir leur place ici si l'histoire est mise en valeur avec talent, et si le questionnement qu'elle amène me parait aller plus loin qu'une simple résolution d’enquête.

      •  Un blog gothique

      Oui, je vous l'avoue, j'ai été proche du mouvement gothique dans ma lointaine adolescence. Mais point de Lestat le vampire ou de Penny Dreadful ici, ces personnages sont trop beaux, trop propres, trop grandiloquents. Je n'ai rien contre le baroque mais il n'est pas un critère suffisant pour avoir sa place ici. 

      •  Un blog sur le cinéma d'horreur, le fantastique, les séries B ou le gore

      De nombreux sites internet et blogs existent sur ces sujet, peut-être y trouverai-je d'ailleurs des inspirations futures...

      •  Un blog qui pointe les périodes ou événements noirs de l'histoire des hommes

      Il est évident que beaucoup de non-fictions crament pas mal les oiseaux : histoires de serial killers, documentaires sur des guerres ou des tueries, massacres, tortures, esclavage, misère économique et sociale, racisme machisme et homophobie, la réalité est souvent pire que la fiction. Mais je choisis de ne traiter que la création artistique, pour découvrir ou redécouvrir des auteurs qui veulent partager leur vision personnelle. C'est aussi finalement la portée poétique ou philosophique des œuvres qui m’intéresse, au-delà du seul choc des faits (bien que, bien sûr, dans beaucoup de documentaires par exeñmple, le talent et la « vision » des auteurs jouent beaucoup !).  



      (Un peintre de rue croisé à Paris)

      dimanche 17 juillet 2016

      Petite intro

      Pourquoi Oiseaux Cramés?



      Le besoin de créer ce blog est venu de l'envie de partager un plaisir : celui de goûter à un certain type de culture, que je ne trouve pas forcement le moyen de partager au quotidien, ou du moins pas avec tout le monde.
      Dérangeante, déprimante, glauque, bizarre, choquante, absurde, nihiliste, laide, cruelle, déployant aux yeux du lecteur/spectateur l’injustice, la  laideur,  la bassesse, la drôlerie, ou la bêtise de l’espèce humaine.
      Parce que la poésie n’a pas seulement sa place dans un monde de beauté ou de mélancolie,  on peut aussi la trouver dans des recoins plus tordus et moins reluisants.

      Oyez oyez braves gens !
      Vous qui errez dans  les méandres de questionnements infinis sur la nature insondable de l’âme humaine,
      Vous qui cherchez dans  les bas-fonds la noirceur nouvelle qui illuminera le vide de votre poitrine d’occidental bien nourri,
      Vous qui aimez voir dans la création l’audace de représenter une vision de la vérité, reflétant la misère de l’homme,
      Vous qui en avez marre des happy ends, des personnages lisses et souriants, des histoires jolies ou majestueuses,
      Vous qui avez raté votre cours de yoga à cause de la cuite monumentale d’hier soir,


      Bienvenue sur le blog glauque et pointu de Lolo !


      ("Everything belongs to me because I'm poor", expo beat generation, Beaubourg juillet 2016)

      • De quoi s’agit-il ? / La petite histoire

      Il y a quelques mois de ça, j’étais au téléphone à draguer mon actuel copain, et nous échangions sur nos goûts culturels : lui me donnait des frissons avec ce film serbe voulu comme le plus immoral de tous les temps, et je lui parlais de ce roman indien qui m’avait laissée longtemps abasourdie et révoltée contre la méchanceté humaine.
      Là-dessus, de peur de paraître trop tordu, l’un de nous a proposé de passer à des sujets plus joyeux : des histoires gaies, des films « frais ».
      « Oui, où les bébés gazouillent les oiseaux rigolent », il a dit.
      J'ai répondu que les oiseaux gazouillaient et pas les bébés, mais il a mal compris et a cru que je disais que les oiseaux cramaient.
      « Mais non on a dit des films FRAIS, pas avec des oiseaux qui crament !! »

      Depuis, l'expression est entrée dans notre langage quotidien, et quand on se dit que le film est trop cool mais attention il crame pas mal les oiseaux, on se comprend.
         
      • Qu’est-ce qui crame les oiseaux ?

      Un oiseau est un petit animal tout mignon qui a comme caractéristiques entre autres de gazouiller (donc), et de voler dans les airs. Ce qui en fait un être plutôt sympathique, et même plus que ça : il est la liberté, l’innocence, il est le messager et le musicien. (Ou parfois c’est juste un gros pigeon moche, mais je m’éloigne du sujet).

      Cramer les oiseaux, c’est donc revenir brusquement à une réalité dure, sans pitié.


      Je compte ici faire de petites critiques et donner mon humble avis sur différentes formes artistiques, ayant toutes en commun de ne pas ménager le spectateur mais aussi d'être vraiment intéressantes (au moins à mon avis) et le plus possible surprenantes, par leur forme, leur originalité, leur propos, leur qualité. Surtout films et livres mais aussi œuvres plastiques, musique, pourquoi pas des événements et des expos. Comme j'aimerais partager mes découvertes quand je les fais, il n'y a pas de notion d'actualité ou de nouveauté, je ne serai pas à l’affût des dernières sorties, mais pourrai en parler si il se trouve que j'y trouve quelque chose qui me plaît. Enfin, mon but est d'emmener mes éventuels lecteurs sur des territoires inconnus, mais je me permettrai tout de même d'écrire des articles sur des classiques (Lynch, Cronemberg, Kafka, Camus...) s'ils servent mon propos et éclairent ma vision du monde et de l'art !  


      J'attends aussi de ce blog de faire la rencontre « virtuelle » d'autres curieux férus d'art dur, pour peut-être leur donner des idées, en recevoir, échanger des avis, des interprétations, s'ouvrir l'esprit. Alors si vous avez quelques chose à dire, une idée, un élément d'une œuvre qui vous paraît important et que j'aurais oublié, un point de vue différent, un coup de cœur, une suggestion, n´hésitez pas et laissez un commentaire ! Si vous êtes vraiment sympas vous pourrez même liker mon facebook ou vous abonner à la newsletter (si un jour je crée tout cela hein, ceci est mon premier article j'anticipe un peu...).


      Et si tu veux mieux comprendre les tenants et aboutissants de la chose, n'hesite pas à jeter un œil sur l'article « ce que oiseaux cramés n'est pas »