mardi 7 mars 2017

Je parle toute seule

  •            Stand-up, de Blanche Gardin, 2017, à l’Européen - Paris


  •       Pourquoi ça crame les oiseaux?

Représentante de la tendance trash du stand-up, Blanche Gardin n’a pas froid aux yeux et aborde dans son spectacle des thèmes aussi variés que la pédophilie, la torture d’animaux, la sodomie ou la dépression et le suicide. Elle parle d’elle-même avec une honnêteté cynique et déconcertante quand il s’agit d’aborder des aspects de sa vie que généralement on garde pour soi…

  •          De quoi s’agit-il ?

Blanche Gardin s’est fait connaître par sa participation au Jamel Comedy Club, puis par son rôle dans la série WorkinGirls. Elle a fait un premier spectacle en 2015, suite, dit-elle, à une rupture amoureuse. Lâchant au public ses états d’âmes plutôt torturés, elle connaît un succès inattendu, et sortira même un livre du spectacle. A force de tourner et d’ajouter des morceaux à ses textes, un nouveau spectacle s’est imposé, que j’ai vu à l’européen à Paris.



  •          Ce n’est que mon avis

Je suis allée voir Blanche Gardin en ayant en tête ce rôle dans WorkinGirls, qui fait déjà pas mal dans l’autodérision genre fille déprimée, et le commentaire de son spectacle par un journaliste du Figaro : « Schopenhauer dans le corps de Bécassine ».
Je ne sais pas si Schopenhauer aimait tellement parler de cul…

Blanche, elle parle de tout, mais surtout d’elle-même, sans aucune honte et sans tabou. Ça passe par le vieillissement du corps (« J’ai longtemps critiqué les FEMEN, mais c’est par jalousie. Moi si j’écris des trucs sur cette poitrine-là, on n’arrive même pas à lire »), la tentation du suicide et la mort qui sont des thèmes majeurs (« Si l’idée du suicide n’existait pas, ça fait longtemps que je me serais fait sauter le caisson »), ses expériences homosexuelles infantiles, le traumatisme de sa première sodomie racontée en détails, ses premières tortures d’animaux (qui l’empêchent aujourd’hui de prendre un chat, remède contre sa grande solitude…).




Ce qui m’a secouée dans ce spectacle, en plus des franches rigolades qu’il provoque, c’est le naturel avec lequel elle parle de choses extrêmement intimes voire normalement honteuses, à la première personne. Au début, on fait de petits hohoho, après sa blague sur les jeux paralympiques, tout en pensant que ce n’est pas aussi trash qu’on peut l’entendre. Puis on commence à être gêné, en entendant ses déboires de célibataire presque quarantenaire qui a l’air de s’emmerder fort. Et au fur et à mesure, les bornes sont dépassées, voire franchement oubliées, et on est pris au jeu de ses histoires cocasses et sordides, choquantes, drôles et souvent pertinentes qui interrogent aussi sur la société et ses travers. Elle aborde comme en passant des thèmes d’actualité : les migrants, le féminisme, les élections, la technologie…  

Et la bonne nouvelle c’est qu’elle repasse en mai et juin, allez la voir !
Un petit reportage de France 5 :



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