- Stand-up, de Blanche Gardin, 2017, à l’Européen - Paris
- Pourquoi ça crame les oiseaux?
Représentante de la
tendance trash du stand-up, Blanche Gardin n’a pas froid aux yeux et aborde
dans son spectacle des thèmes aussi variés que la pédophilie, la torture
d’animaux, la sodomie ou la dépression et le suicide. Elle parle d’elle-même
avec une honnêteté cynique et déconcertante quand il s’agit d’aborder des
aspects de sa vie que généralement on garde pour soi…
- De quoi s’agit-il ?
Blanche Gardin
s’est fait connaître par sa participation au Jamel Comedy Club, puis par son
rôle dans la série WorkinGirls. Elle a fait un premier spectacle en 2015,
suite, dit-elle, à une rupture amoureuse. Lâchant au public ses états d’âmes
plutôt torturés, elle connaît un succès inattendu, et sortira même un livre du
spectacle. A force de tourner et d’ajouter des morceaux à ses textes, un
nouveau spectacle s’est imposé, que j’ai vu à l’européen à Paris.
- Ce n’est que mon avis
Je suis allée voir
Blanche Gardin en ayant en tête ce rôle dans WorkinGirls, qui fait déjà pas mal
dans l’autodérision genre fille déprimée, et le commentaire de son spectacle
par un journaliste du Figaro : « Schopenhauer dans le corps de Bécassine ».
Je ne sais pas si
Schopenhauer aimait tellement parler de cul…
Blanche, elle parle
de tout, mais surtout d’elle-même, sans aucune honte et sans tabou. Ça passe
par le vieillissement du corps (« J’ai longtemps critiqué les FEMEN, mais c’est
par jalousie. Moi si j’écris des trucs sur cette poitrine-là, on n’arrive même
pas à lire »), la tentation du suicide et la mort qui sont des thèmes majeurs («
Si l’idée du suicide n’existait pas, ça fait longtemps que je me serais fait
sauter le caisson »), ses expériences homosexuelles infantiles, le traumatisme
de sa première sodomie racontée en détails, ses premières tortures d’animaux
(qui l’empêchent aujourd’hui de prendre un chat, remède contre sa grande
solitude…).
Ce qui m’a secouée
dans ce spectacle, en plus des franches rigolades qu’il provoque, c’est le
naturel avec lequel elle parle de choses extrêmement intimes voire normalement
honteuses, à la première personne. Au début, on fait de petits hohoho, après sa
blague sur les jeux paralympiques, tout en pensant que ce n’est pas aussi trash
qu’on peut l’entendre. Puis on commence à être gêné, en entendant ses déboires
de célibataire presque quarantenaire qui a l’air de s’emmerder fort. Et au fur
et à mesure, les bornes sont dépassées, voire franchement oubliées, et on est
pris au jeu de ses histoires cocasses et sordides, choquantes, drôles et
souvent pertinentes qui interrogent aussi sur la société et ses travers. Elle
aborde comme en passant des thèmes d’actualité : les migrants, le féminisme,
les élections, la technologie…
Et la bonne
nouvelle c’est qu’elle repasse en mai et juin, allez la voir !
Un petit reportage
de France 5 :
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